24.5.06

Breizhland ©

an danevellig mañ am eus kavet plijus kenañ, skrivet e oa bet gant aotrou flashinfo, an hini a vez kinniget keloù ar greizteiz gantañ war fréquence mutine e Brest :

« Avec plus de 15 millions de visiteurs par ans, Breizhland © est devenue la référence européenne des spectacles et des loisirs. Chaque jour des hommes et des femmes venus de tous les pays viennent s’immerger dans ce lieu pas comme les autres. Breizhland ©, c’est trois parc à thèmes, 7 villages, 30 hôtels, 50 lieux de restaurations, 40 boutiques, plus de 60 attractions et spectacles. Situé au cœur du parc Armorique, à proximité du parc marin, Breizhland©, c’est un peu d’iode, un peu d’histoire et beaucoup de convivialité. » (Publicité)Aujourd’hui j’ai le cafard. Les vacances sont terminées. Demain, je rentre sur Paris reprendre le boulot. Je n'ai pas vraiment eu le temps de décompresser. C’est toujours comme ça les congés de 15 jours. Une semaine pour oublier le stress du monde moderne, une autre pour se dire qu’il ne reste plus que quelques jours pour se relaxer. Résultat: J’ai du me sentir vraiment bien une journée à peine. Pas de bol, c’était un dimanche. Ici tout est fermé le dimanche. Pour faire comme avant. « Retrouvez l’authentique. Située dans une des plus belles régions d’Europe, Breizhland © vous propose tout au long de l’année de souffler, respirer. Ressourcez vous, face à la mer, en famille ou entre amis ! »(extrait de la brochure)Pourtant le comité d’entreprise de Asiacorp ©, l’entreprise de loisirs pour lequel je travaille (mais qui ne travaille pas pour elle?) avait bien fait les choses. « Deux semaines de vacances dans un parc de loisirs de votre choix ! » Et quel choix. Selon mon grade dans la macroentreprise, je n’avais vraiment que peu d’options possibles. Vulcania©, en Auvergne; Pacamagic©, dans le sud ; Breizhland©. Bon, moi, l’Auvergne et ces volcans recréés artificiellement, très peu pour moi…d’ailleurs ça marche pas très fort à ce qu’il paraît. Pacamagic©? Non. Trop cher, trop bétonné…Et puis il fait trop chaud. Avec ce climat qui se dérègle, rien d’étonnant. Et comme je suis comme qui dirait un peu brestois, vu que j’habitais ici avant, le choix a été rapide. Et c’est une des meilleures destinations d’Europe. Oui, le typique, le folklorique, ça marche bien de nos jours. « Devenez les explorateurs d’un monde fascinant : LePassé. Marcher dans une ville du XX°siècle. Découvrez la magnifique architecture de cette époque, pénétrez dans les entrailles d’un ancien arsenal de construction navale, visitez une ancienne base de sous- marins nucléaires. Et laissez votre imagination faire le reste »(publicité)C’est marrant de voir qu’à l’emplacement de ce parc, il existait une ville, Brest. On a tendance à l'oublier. C'était une vraie ville de province. Avec de vrais habitants. Pas comme ces comédiens que l’on voit déambuler aujourd'hui en costume d’époque. Mais ça c’était avant que la ville ne s’aggrandisse, ne s’étende, avalant comme une ogresse boulimique, les plaines, les champs, les autres communes pour devenir une métropole géante. Mais ça c’était avant la crise de 2012. Toute une population au chômage. Faut dire que ça leur pendait au nez. Fracture sociale on disait, en se gaussant ! Ben ouais mais les cadres sups ils ont mis les bouts, histoire de limiter la casse. Alors quand les sino-américains d'AsiaCorp © ont proposés d’acheter le tout en l’état, ils ont été accueillis à bras ouvert. Au bout du compte, Brest et sa région sont devenu d’un des premiers parc folkloriques d’Europe. Il ne faudra pas s’étonner si les propriétaires ont pris quelques libertés avec l’histoire de la région. Parce que les crêpes MacDonnec© à l’andouille-ketchup arrosé au Cola-Cidra©, servie par une bigoudène (!) ce n’est plus très couleur locale ! Moi ce que je préfère, c’est une bonne virée en mer. « Brest-Ouessant, c’est revitalisant » annonce une pub à la rétro-télé. « Ça c’est vrai, ça ! » surenchérit dans ce spot, une Mère Denis© virtuelle plus vraie que nature. Le clou du spectacle, l’attaque du calmar géant, au large des champs d’éolienne de la mer d’Iroise est un must du genre. Agrémentée d’une visite à Superocéanopolis© en prime, la formule fait un tabac. Ça plaît beaucoup aux Japonais. C’est vrai, ils ont toujours aimé les produits de la mer. peut-être trop, d'ailleurs, car maintenant que la majorité des espèces marines a été décimée, il n’y a plus que là que l’on peut en voir, du poiscaille! C’est toujours plus magique que les ateliers de sculpture de menhir, les ateliers de danse expérimentale bretonne de gavotte-jazz, les visites guidées de l’Arsenal© ou les rassemblements de vieux supertankers qui ont lieu tous les 4 ans. « Breizhland©, l’authenticité d’un monde post-moderne. Assistez aux reconstitutions sociales, aux manifestations de paysans et d’ouvriers à la Mairie de Brest. Redécouvrez le charme des bâtisses anciennes. La Mairie de Brest, le Quartz, le Multiplexe, le Stade Multisports, le Plateau des Capucins et bien d’autres constructions classées Monuments Humoristiques ! » (Pub)Je préfère de loin les contacts avec les autochtone restants. Dans les pubs et les cafés. C’est vrai que les reconstitutions de l’autre siècle ont un côté apaisant. Voir déambuler des marins à ponpons rouge du côté de la Rue de Siam © et de Recouvrance©, ça calme les angoisses mais faire une partie de pétanque sur la place Guerin ou sur le cours Dajot, c’est bien plus peinard. Le hic, c’est que c’est hors de prix. Location du materiel, de l’aire de jeux et des joueurs-figurants, ça taxe un max. Alors, faute de mieux, je tire sur les ponpons des matafs, ça me fait gagner des points-fidélité. Et avec ce gain, c’est un aller retour en tramway gratos, même si je préfère le bus, nettement plus tendance, sur l’axe Nord-Sud. Pas exaltant mais ça me permet de passer par toutes les zones de loisirs. «Breizhland©, c’est le Légendaire Breton. Dans notre parc à thème (histoires et légendes ), vous rencontrerez l’Ankou, participerez à des cérémonies druidiques, assisterez à l’échouage d’un bateau par les naufrageurs des mers, verrez le ville d’Ys surgir des fonds des eaux, danserez comme un fou avec les korrigans. Evasion et exotisme sont au programme. Grâce à des spectacles époustouflants, de superbes reconstitutions, et des attractions permanentes, vous revivrez les contes et légendes d’antan ! »(Publicité) Mon autre plaisir, c’est les marchés. Des étals de fruits et de légume estampillés « bio », patate, tomate, fraise, artichaut, choux-fleur, aux produits artisanaux, en passant par la charcuterie du pays, les odeurs flattent mon odorat tellement mis à mal dans la capitale. Un bémol cependant. Les animations de marché ! Car, tout de même, ils exagèrent ! Des figurants grimés en lutins, en pirates, en vieux loups de mer, ou en Bécassine, soit, mais croiser tous les 100 mètres un sosie d’Olivier de Kersauzon, c’est abuser ! Et puis ça commence à me lasser tous ces bagadous que l’on croise à chaque coin de rue. Le biniou, j’en suis pas fou. Je sais, je râle, je râle. Je ne sais pas pourquoi je vous raconte tout ça, mais ça me fait du bien de causer. Et puis si je râle c’est peut-être parce que la perspective du retour ne me rend pas forcément joyeux. Gast! Demain, je retourne à Paname pour reprendre le boulot. J’endosserai alors mon costume, me rendrai à Montmartre pour y jouer mon rôle de Titi parisien… à Parisdisney©.

17.5.06

va gwreg, ur Vreizhadez o teskiñ brezhoneg / ma bretonne apprend le breton !

voilà, depuis qu'elle a mis le nez dans le kig ha fars, rien ne l'arrête...

Bretonne.

Je suis bretonne.
Je suis bretonne non pas parce que je suis née en Bretagne. Non. Je suis bretonne parce que la Bretagne est mon berceau. Le berceau de ma famille. Le berceau de ce qui fait ma civilisation. C’est mon état civique. Qui a dit que je ne suis pas une bretonne ?

Je suis bretonne mais je ne parle pas breton, la langue de mes ancêtres. J’apprends. Je m’en excuse auprès de tous ceux que je côtoie parfois et qui ont la capacité de parler le breton couramment, sans consulter le dictionnaire et sans chercher leurs mots. Au fait… pourquoi devrais-je m’excuser en y réfléchissant bien ?
Je ne parle pas la langue de mes ancêtres. A qui la faute ? Je parle la langue qui m’a été transmise. Moi qui suis née trop tard, en 1972, je n’ai pas eu l’opportunité ni la chance de parler la langue de mes aïeuls. Un fil s’est cassé. Une cassure s’est créée.

J’avais tout juste 7 ans et je réalisais que quelque chose de grave s’était passé. Une histoire terrifiante que me contait ma grand-mère : « Je suis allée à l’école. Je ne parlais pas le français mais on m’a obligée à ne parler que le français. » J’ai d’abord cru que ma grand-mère était une étrangère. Je l’interrogeais alors sur son pays d’origine, rêvant à de lointaines contrées aux paysages et parfums exotiques. Elle a ri. Mais non, elle habitait bel et bien la terre de ses ancêtres mais, selon ses paroles : « Dans les « hautes sphères », ils ont décrété que le breton était interdit. » En disant : « hautes sphères », elle pointait son doigt en l’air, et j’ai d’abord cru que c’est de Dieu qu’elle parlait. Elle parlait tellement de Dieu. Je me suis dit alors : « Bizarre…comment un être aussi bon et intelligent peut se montrer aussi con dans cette histoire ? » J’ai su plus tard que ce n’était pas Dieu qui avait le pouvoir dans ces hautes sphères là.

Je ne sais pas le breton. Le breton avait été interdit. J’ai pourtant voulu savoir, du haut de mes 7 ans -c’est l’âge que j’avais quand j’ai posé mes premières questions sur cette langue inconnue. Je m’interrogeais : pourquoi tant de honte cachée (qui ne trompe personne) ? Pourquoi tant de secrets ? Puis mes grands-parents ont parlé et j’ai su.

Oui, j’ai voulu connaître et apprendre ce que tous ces sons étrangers et « exotiques » voulaient dire. Pourquoi cette langue m’apparaissait-elle comme exotique ? C’était la langue des vacances, celles que je passais tout près de Guingamp, dans le village de mes grands-parents. Eux qui parlaient le breton entre eux et aussi entre voisins, entre frères et sœurs, entre cousins. Je n’étais qu’une enfant.
Je ne parle pas leur langue. Certainement parce qu’à l’école, mes grands-parents n’ont plus eu le droit de parler la langue que leurs parents, leurs grands-parents, et tous leurs ancêtres avaient toujours parlé. Parler un seul mot breton à l’école était un délit. Interdit, sous peine de porter ce sabot ridicule au cou -et pour s’en débarrasser, il fallait dénoncer une copine, un voisin ou un cousin. Sous peine de subir ça et d’autres choses humiliantes. Alors ils la parlaient en secret, dans leur foyer. Alors que certains continuaient à parler breton, d’autres ont préféré ne pas l’apprendre à leurs enfants.
Je ne parle pas la langue de mes grands-parents. Eux qui n’ont pas su me l’apprendre –enseigner est un métier fort difficile. Ils n’ont pas eu l’audace de me l’apprendre. Je parle bien d’audace car enfin, il faut avoir un certain courage pour continuer à parler dans tous les lieux publics, haut et fort, sans baisser la voix ni courber la tête, une langue salie, refusée et maudite par… par qui d’ailleurs ? Qui sont ces hommes-là ? Qui sont-ils, ceux qui se sont sentis au-dessus des lois humaines, au-dessus de tout respect envers l’homme et sa culture, son milieu et son art, qui sont ces hommes-là qui ont décrété avec force et violence qu’il fallait tuer la langue bretonne ?
Qu’avaient-ils fait des premiers articles de la Déclaration des Droits de l’Homme ?

Extrait de la déclaration des droits de l’homme. Article 11 - La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.

Le travail de sabotage et d’humiliation a tellement bien été exécuté que bon nombre de bretons ont cru que c’était vrai. Que leur langue était celle des ploucs. Qu’elle appartenait à un autre siècle. Quel sabotage réussi !
Et maintenant, moi, la petite-fille de bretons qui ont été humiliés et qui parlaient secrètement leur langue, moi la bretonne qui veut parler sa langue, je devrais me défendre de certaines attaques ? Les attaques viennent de tous côtés : de ceux qui disent qu’apprendre le breton est inutile, mais aussi de ceux qui ne parlent que le breton et qui méprisent les bretons non-bretonnants. J’ai eu affaire à quelques personnes de ce genre. Dieu merci, ils sont peu nombreux.
Il faudrait maintenant que je me défende parce que je ne sais pas bien parler breton ?
A qui la faute ?

Je ne parle pas encore le breton. J’apprends.
Je suis bretonne quand même !


Katia

5.5.06

al liamm 355, miz ebrel

setu penn kentañ un tamm barzhonieg skrivet ganin hag en deus kavet un tamm plas el liamm diwezhañ

trugarez da dTudual Huon



Ar spontailh eneoù



Glav-bil a oa oc’h ober
ma c’horf ur mekanik diroll
mil tamm enni o kinnig pep a hent disheñvel

beg va solioù a ziskouez hent ar c’hiz
war bouez traoñ davet an draezhenn
va daoulagad o klask teuziñ ar vogidell

evit lavarout din derc’hel mat ganti
ha bremañ va biz yod o sevel er vann
evit goulenn e ali digant an avel

roit peoc’h din, eme va spered!